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Francis DELBOE : comment s’est passée l’A.G 2007 ?

 

Jean-Claude MOINGT : excellemment bien ! Je suis trčs content du climat constructif qui a régné durant ces deux jours de débat.

 

Francis DELBOE : l’arrivée de BNP Paribas dans le monde des échecs est incontestablement un événement historique. Oů en sont les relations FFE-BNP Paribas au niveau national et au niveau des régions ? En quelques mots, peux-tu également évoquer ici les autres partenariats ?

 

Jean-Claude MOINGT : Le partenariat se met en place petit ŕ petit. Outre l’aide en direct pour la FFE, le remboursement ŕ 50% de la licence pour les moins de 29 ans (déjŕ clients ou pas), nous pouvons recenser un certain nombre d’actions, qui ont déjŕ eu lieu ou qui sont dans les tuyaux. Notamment ŕ Epinay, Bordeaux, Nancy, en Guyane, en Bretagne, en Midi-Pyrénées et j’en oublie sűrement ! En ce qui concerne ta ligue (Nord-PDC), BNP Paribas m’a demandé si c’était une bonne chose d’aider le tournoi de Cappelle-la-Grande. J’ai bien évidemment répondu positivement ! Nos partenaires préparent également plusieurs Ť kits ť pour les clubs, dont un spécifiquement destiné aux scolaires, contenant échiquier mural, jeux, pendules, supports pédagogiques. Nous avons un nouveau partenaire prestigieux, le CNRS, tandis que le partenariat avec Multicoms se met également en place. Une offre est pręte pour les licenciés (cf. pub) et nous regardons, avec Maroun Najjar (PDG de Multicoms), comment nous pouvons aider les clubs formateurs. Enfin, nous avons renouvelé les partenariats avec le CNES, La Halle, A2 Consulting. J’ai aussi d’autres contacts, mais il est trop tôt pour en parler.

 

Francis DELBOE : une autre avancée trčs positive, cette fois du côté de l’Education Nationale, semble se dessiner. Mais est-ce que la structure de formation en place ŕ la F.F.E est ŕ la hauteur ?

 

Jean-Claude MOINGT : Il est clair que cette convention-cadre FFE – Education Nationale, que je signerai finalement avec le ministre Gilles de Robien le 15 février ŕ Troyes, constitue une grande avancée pour notre sport. Il est évidemment également que nous manquons de  formateurs. Car si cette dynamique scolaire prend de l’ampleur, nous aurons du mal ŕ faire face. C’est un secteur qui n’a pas beaucoup bougé depuis mon arrivée, il faut maintenant passer la vitesse supérieure. Une série de mesures va ętre prise au prochain Comité Directeur afin de dynamiser rapidement ce secteur crucial pour notre développement. Il faut notamment donner des directives et des moyens aux clubs formateurs.

 

Francis DELBOE : aprčs 24 mois passés dans le cockpit de pilotage, quels sont ŕ ton avis les plus grands motifs de satisfaction pour ton staff ?

 

Jean-Claude MOINGT : Tout d’abord la reconnaissance de notre sport auprčs des institutions, et la présence ŕ l’AG de Marie-Claire Restoux, conseillčre Jeunesse et Sports ŕ l’Elysée, et de Jean-Michel Blanquer, DirCab adjoint de De Robien, en est un exemple significatif.

Nous sommes également fiers de disposer de locaux dignes d’une fédération ambitieuse, et je peux te dire que nos bureaux définitifs seront tout simplement exceptionnels.

Je citerai également notre réussite auprčs de partenaires privés et le fait d’avoir redonné ŕ la FFE la place qu’elle mérite sur la scčne internationale. Enfin, je n’oublie pas la dimension sociale et les actions que nous allons impulser dans les quartiers sensibles. Celles qui ont débuté, ŕ Evry ou Sarcelles, et celles que nous allons mener ŕ Elancourt dans les 15 écoles de la ville, ŕ Clichy-sous-Bois, et dans d’autres villes du Ť 9-3 ť grâce ŕ l’apport financier de Gaz de France, BNP Paribas et A2 Consulting. Car comme il l’avait annoncé ŕ Bastia lors de la cérémonie de clôture, le fondateur de A2 Consulting, Jacques Schramm, monte une fondation qui va injecter 150.000 euros sur 5 ans afin d’aider les clubs qui interviennent dans les quartiers situés en zone sensible.

 

Francis DELBOE : sur le plan des effectifs, l’avion ne décolle pas. On peut męme se demander si ce n’est pas le rase-mottes qui nous guette, puisque le nombre de licenciés baisse depuis 2005. Comment analyses-tu cette situation ?

 

Jean-Claude MOINGT : Déjŕ, un petit rectificatif, les effectifs baissent depuis la saison 2003-2004 ! Je constate une chose : les Ligues qui nous font confiance et qui appliquent la politique fédérale sont en progression depuis… 2 ans ! Cela dit, il est vrai que notre sport a été touché de plein fouet par la disparition des emplois-jeunes, et que beaucoup de clubs ne vont plus dans les écoles car ils n’ont plus d’intervenants. C’est d’ailleurs le mauvais côté de ce dispositif, il a un peu Ť tué ť le bénévolat dans le monde des Echecs. Enfin, beaucoup de gens jouent maintenant sur Internet, et ne mettent plus les pieds dans un club. Mais notre politique, qui est résolument tournée vers le public scolaire, ainsi que et la convention avec le Ministčre de l’Education Nationale qui va la soutenir, devraient nous permettre de repartir ŕ la hausse, j’en suis certain..

 

Francis DELBOE : sur le plan financier, es-tu satisfait de l’exercice écoulé ? Quel est le montant actuel des fonds de réserves ?

 

Jean-Claude MOINGT : Comment pourrais-je ętre satisfait de clôturer un deuxičme exercice par un nouveau déficit ? Je l’ai expliqué ŕ l’AG, et personne n’est venu réfuter mes explications. J’ai notamment demandé, sans polémique, ŕ l’ancien Président Jean Bertrand qu’il m’explique comment il aurait fait pour honorer ses engagements vis-ŕ-vis du Championnat du Monde des Jeunes de Belfort (différentiel  entre le réalisé et le budget prévisionnel présenté ŕ l’AG de janvier 2005, 70 K€), pour financer le Championnat d’Europe par équipes de Göteborg (qui n’était pas au prévisionnel, 50 K€), et pour payer les arriérés de prime d’ancienneté aux salariés (30 K€). Rien que cela représente 150.000 € !

Trois autres éléments ont eu des incidences sur le Ť réalisé ť : les organes disciplinaires coűtaient 1.500 € ŕ mon arrivée (budget prévisionnel de 2004-2005,) aujourd’hui c’est 10.000 € par an avec les frais d’avocat. Je précise que nous traitons des affaires qui remontent ŕ 2002 pour la plupart !

Enfin, l’ECU (European Chess Union) n’avait pas été payée depuis janvier 2004, j’ai découvert cela aux Olympiades de Turin, et hop, encore 7.500 € qu’il a fallu sortir.

J’ajouterais également que le fait de perdre environ 1.000 licenciés par an nous inflige un manque ŕ gagner de prčs de 20.000 €.

Lorsque notre équipe est arrivée ŕ la FFE, celle-ci détenait un peu plus de 100.000 € de réserves. Dans les conditions décrites ci-dessus, se retrouver aujourd’hui avec un passif net de 8.000 € relčve plutôt du miracle ! Et heureusement que nous avons arręté le secteur Ť édition ť qui se mettait en place. Car il fallait investir encore 110.000 €…

Il faut encore Ť serrer les fesses ť jusqu’ŕ la prochaine clôture, qui se fera le 31 décembre 2007 et ensuite tout ira mieux, je l’espčre.

A ce moment-lŕ, nous pourrons dire que nous avons réussi ŕ mettre en place notre politique ambitieuse sans affecter les finances fédérales.

 

Francis DELBOE : le trésorier a été remplacé en cours de mandat. Pourquoi ?

 

Jean-Claude MOINGT : Pierre Noizat n’avait pas le temps, pour des raisons professionnelles, de mener ŕ bien cette difficile mission, qui demande beaucoup d’implication personnelle. Et je le dis et le répčte, nous n’avons pas dans notre équipe une personne comme Jean Bertrand, qui s’occupait parfaitement de la gestion fédérale. C’est notre point faible et Jean Boggio, le nouveau trésorier, sait qu’il est attendu au tournant et qu’il a du pain sur la planche ! Mais je lui fais entičrement confiance, car Jean est trčs compétent et trčs sérieux.

 

Francis DELBOE : la FFE fait-elle tout ce qui est en son pouvoir pour bâtir les échecs féminins français…avec Marie SEBAG ? Incompréhensible : comment la FFE peut-elle se passer d’une telle joueuse sur la scčne internationale ? Quel dommage ! Que se passe-t-il ?

 

Jean-Claude MOINGT : Ta question montre que tu n’as pas toutes les informations en main, comme beaucoup de personnes qui interviennent de façon péremptoire sur les forums échiquéens. La FFE a Ť sanctionné ť Marie aprčs Göteborg, comme mon prédécesseur l’avait fait aprčs Calvia (tu étais d’ailleurs au Bureau Fédéral ŕ l’époque). Ladite sanction a été de lui retarder le paiement de sa prime… Certes, nous ne l’avons pas envoyée au Championnat du Monde junior, mais Marie avait dit que de toute façon, elle n’irait pas ! C’est facile, une fois que nous avons sélectionné une autre jeune femme, de dire : Ť je voulais y aller ť.

En ce qui concerne les compétitions officielles, dont les Olympiades de Turin, je rappelle qu’un sélectionneur officie, chez les hommes comme chez les femmes. Le sélectionneur féminin, Christine Flear, a pris ses responsabilités et ŕ choisi de se passer de Marie…

Enfin, il faut quand męme préciser qu’ŕ titre individuel, Marie a été aidée financičrement pour le Championnat du Monde féminin, pour le Championnat d’Europe féminin, dans le cadre du Pôle Espoir (total, plus de 6000 €), invitée via la FFE pour la Coupe du monde Rapide féminine ŕ Dresde (elle y est allée), pour France-Chine en septembre (elle a refusé), et bien entendu pour le National ŕ Besançon (elle a également décliné).

 

A l’AG, j’ai dit publiquement qu’elle refusait le Trophée que lui a décerné un collčge de journalistes et de personnalités de la FFE. J’ai exprimé mes regrets devant une telle situation, et j’ai męme précisé que je regrettais certains de mes propos publics qui auraient pu la vexer, et que j’aurais sans doute dű me contenter de dire en privé. Que puis-je faire de plus ?

Surtout, je le répčte, que ce n’est pas moi qui fait les sélections, et que je n’ai pas de problčme personnel avec elle.

 

Francis DELBOE : en dépit de réelles qualités organisationnelles, Chartres puis Besançon n’ont pas attiré une grande masse de joueurs. N’est-il pas temps de s’interroger en profondeur sur un renouvellement de la formule visant ŕ redynamiser cette grande fęte annuelle des échecs ?

 

Jean-Claude MOINGT : Le Comité Directeur d’octobre dernier a pris des dispositions afin de renverser la tendance. Notamment, organiser les stages de l’équipe de France jeunes en amont des championnats,  monter un tournoi de week-end et un rapide des accompagnateurs, créer des titres de champions de France pour les opens. Cela sera-t-il suffisant ?

 

Francis DELBOE : oů en est le dossier Ť fédération délégataire ť ?

 

Jean-Claude MOINGT : Je le vois tous les jours, la FFE n’a pas encore la culture sportive, et je ne suis pas certain qu’aujourd’hui, nos partenaires institutionnels soient pręts ŕ accepter notre requęte. Le but n’est pas de déposer un dossier, mais que notre demande soit acceptée. Lors de l’AG, Marie-Claire Restoux a dit qu’elle y était favorable. Maintenant, la présidentielle est dans 3 mois, et j’attends de voir qui sera le prochain Ministre des Sports avant de bouger. J’ai encore 2 ans de mandat, cela laisse du temps…

Il n’y a aucune raison de se précipiter, car nous n’aurons pas une seconde chance avant plusieurs années.

 

Francis DELBOE : la FFE s’est engagée en faveur de Bessel KOK ŕ l’occasion des derničres élections FIDE. Le vice-président de la FFE Joël LAUTIER, élu pour s’occuper des relations internationales, ne s’est pas présenté et c’est l’autre vice-président, Léo BATTESTI, qui est monté au front. Cela ne manque-t-il pas de cohérence ?

 

Jean-Claude MOINGT : Joël ne souhaitait pas y aller, ce n’est pas plus compliqué que ça ! D’ailleurs, je rigole quand je repense ŕ tous ceux qui nous ont critiqués pour notre action. Mais que n’aurions-nous pas entendu si j’avais accepté les 6.000 $ que l’on me proposait pour faire partie de la Commission d’Appel lors de la Coupe du Monde ŕ Kanty-Mansyk, ou si Léo et Joël avaient accepté de Ť se coucher ť et d’ętre vice-président de Kirsan (j’écris Kirsan, car je ne me souviens jamais de l’orthographe de son nom !). Je préfčre Ť mourir ť avec mes idées et mes convictions que de perdre mon âme.

 

Francis DELBOE : Echec et mat Junior N°1 vient de sortir. Sa naissance ainsi que le site jeunes confirment qu’une politique active est menée en France en faveur des enfants. Mais rien, désespérément rien en faveur des vétérans ! Pourquoi ?

 

Jean-Claude MOINGT : Parce que l’on ne peut pas tout faire d’un coup ! Un programme s’étale sur plusieurs années, pas sur quelques mois, et je ne pense pas que cela soit décisif et prioritaire. Il y avait plus urgent ŕ faire.

Cela dit, la derničre Commission Technique a proposé d’officialiser l’existence d’une catégorie Ť Vétérans ť de + 55 ans (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui !), et elle a malheureusement refusé la proposition de L.Vérat d’harmoniser avec la FIDE (60 ans).

 

Francis DELBOE : Echec et Mat : pourquoi ne pas revenir ŕ un mensuel, avec un abonnement pas cher, comme seule une association ŕ but non lucratif peut le faire ?

 

Jean-Claude MOINGT : La encore, je rectifie une légčre imprécision !  Nous ne sommes pas une association lambda, mais une fédération sportive qui dispose notamment d’un secteur commercial, et doit faire coexister l’esprit associatif et la logique d’entreprise.

Pour répondre ŕ ta question par une autre question. Est-ce ŕ la FFE d’éditer une revue technique et de concurrencer le privé ? Je ne le pense pas.

 

Francis DELBOE : une grande revue fédérale est nécessaire pour aller de l’avant, elle fut d’ailleurs un merveilleux outil pour fédérer et progresser. Bref, il manque actuellement une pičce au puzzle ! Jean-Claude, combien de temps faudra-t-il ŕ la nouvelle équipe pour en prendre conscience…ou pour, tout au moins, bien vouloir commencer ŕ étudier sereinement ce dossier de façon consensuelle, en oubliant tout combat d’arričre garde ou toute arričre pensée ?

 

Jean-Claude MOINGT : Il ne s’agit pas d’un combat d’arričre-garde, mais d’une direction stratégique pour laquelle nous avons opté.

 

Francis DELBOE : Internet prend de plus en plus d’importance dans le paysage échiquéen, avec des enjeux colossaux. Jouer sur la Toile avec ou sans la FFE, telle est la question. La fédé a-t-elle pris ŕ bras le corps ce dossier, fondamental pour notre avenir ?

 

Jean-Claude MOINGT : Oui bien entendu. Męme si la premičre édition ne fut pas un succčs populaire, nous avons créé le Championnat de France de Blitz sur Internet, avec l’ACPO. Nous avons tiré les leçons de cet échec, mais l’idée reste bonne, j’en suis persuadé. Nous observons également ce qui se passe. Par exemple, Echecs.com d’Europe Echecs est structuré comme un vrai club avec des cours, des tournois et un club ouvert 24h/ 24… Il y a peut-ętre une idée ŕ creuser de ce côté-lŕ qui pourrait nous inspirer…

 

Francis DELBOE :  Notzai, vénérable et impertinent pionnier du web-échecs, est un peu notre Canard Enchaîné ŕ nous. On aime ou on n’aime pas, mais son existence et sa liberté de ton démontrent que la pensée unique ne rčgne pas. Alors, pourquoi vouloir la mort du vilain petit canard ?

 

Jean-Claude MOINGT : Qui a dit que je voulais la Ť mort ť de Notzai ? Pas moi en tout cas, ni personne de mon équipe. D’ailleurs, je vais sans doute t’étonner, mais il me faire rire en ce moment ! Dans la série des bętisiers, j’adore quand il écrit : Ť il faut quand męme noter l’incapacité de la nouvelle équipe ŕ trouver des partenaires ť !! Ou encore : Ť …A l'image de sa gestion de la FFE : du blabla, de la fanfaronnade mais rien de concret et aucun résultat ! ť.

 

Francis DELBOE :  aprčs l’AG extraordinaire prévue cet été puis reportée, comment s’est déroulée celle de janvier 2007 ?

 

Jean-Claude MOINGT : Trčs bien, il était important d’améliorer le secteur disciplinaire et ŕ ma demande, nous avons limité ŕ deux le nombre de mandats consécutifs pour le président.

 

Francis DELBOE : est-il normal que le nombre de postes attribués au Comité Directeur ne se fasse pas ŕ la proportionnelle ? Une liste certes battue mais ayant quand męme obtenu environ 25% des voix ne devrait-elle pas obtenir 25 % des postes au CD si les statuts étaient raisonnables ?

 

Jean-Claude MOINGT : Il y a eu des débats de fond trčs intéressants ŕ l’AG sur le sujet. Les présidents de clubs présents ont tranché ŕ une trčs large majorité pour le scrutin de liste. Je suis d’accord avec ce choix, je pense que c’est le moins mauvais car justement il protčge ceux qui font un petit score. Avec l’ancien systčme, et compte tenu du score que j’ai réalisé, 100% des élus auraient été de mon équipe. Est-ce normal ? Non, bien entendu.

 

Francis DELBOE : enfin, est-il normal d’imposer des listes Ť complčtes ť ? Et le panachage, pourquoi pas ?

 

Jean-Claude MOINGT : Je reste persuadé que ce n’est pas une bonne solution, et en plus c’est compliqué ŕ mettre en pratique.

 

Francis DELBOE : les statuts adoptés en 2004, poussifs et vieux jeu (et qui, ŕ mes yeux, sont de nature ŕ développer des attitudes claniques, en faisant le jeu des béni-oui-oui tout en écartant des forces vives) ne sont-ils pas finalement un lamentable facteur de régression ?

 

Jean-Claude MOINGT : Les forces vives auxquelles tu fais référence (toi le premier) se sont écartées tout seul en refusant d’appartenir ŕ une équipe. Ce n’est pas les statuts qui sont en cause ! Et puis, faut-il nécessairement ętre membre du Comité Directeur pour faire des choses en faveur du jeu d’Echecs ? Je connais plein d’exemple qui démontrent le contraire !

 

Francis DELBOE : peux-tu nous donner quelques nouvelles des anciens employés de la Fédération ?

 

Jean-Claude MOINGT : Oui, bien entendu ! Nous venons de licencier Chantal Bouisset, qui était depuis mai en congé maternité. Thierry Gervais et Viviane Diennet ont été licenciés en avril dernier, tous trois ont bénéficié d’une formation offerte par la FFE. Je tiens ŕ préciser qu’ils n’en avaient jamais eue auparavant.

-         Vincent Moret a accepté de travailler ŕ Saint-Quentin-en-Yvelines, nous lui avons proposé de passer ŕ temps plein et il a bénéficié d’une augmentation de salaire de 30%.

-         Joëlle Mourgues a aussi accepté de suivre et son salaire a également été augmenté de 30%.

-         Erick Mouret et Stephen Boyd travaillent ŕ ce jour depuis Montpellier.

 

Enfin, tous les salariés avaient été augmentés de 5% au 1er septembre 2005, et nous avons payé un rattrapage sur 5 ans concernant la prime d’ancienneté.

 

Francis DELBOE : des locaux pour bosser tous ensemble en męme temps au męme endroit, n’est ce pas un concept trčs Ť 20čme sičcle ť ? L’avenir n’est-il pas dans le télétravail ? Avec un sičge social symbolique ŕ Paris (une adresse officielle, en somme) et avec des lieux de réunions qui tournent sur tout le territoire national ? Cela permettrait notamment de ne plus jamais se débarrasser de salariés au gré des changements de présidents, tu ne crois pas ?

 

Jean-Claude MOINGT : Nous avions ŕ la rentrée de septembre encore trois salariés physiquement ŕ Montpellier et qui font, comme tu le dis, du télétravail. Bilan des courses, nous avons pris du retard pour l’émission des licences et certains clubs râlent ŕ juste titre. Nous avons moins de monde pour répondre au téléphone, faire des photocopies, s’occuper de la boutique, etc. C’est injouable et les autres salariés ont une surcharge de travail.

Je crois que le télétravail est envisageable pour les toutes petites structures locales ou pour les grosses entreprises. A la FFE, nous sommes comme une PME, et l’expérience confirme que pour ętre efficace, l’équipe doit ętre articulée au sein d’un lieu unique.

Quant au transfert du sičge fédéral au gré des élections, je crois que c’est une période révolue. Nous avons de trčs beaux locaux Ť intermédiaires ť, et L.Vérat travaille en ce moment avec l’architecte qui va rénover l’ensemble de la Commanderie des Templiers, pour nous faire des locaux sur mesure qui devraient ętre somptueux.

 

Francis DELBOE : ne serait-il pas utile que la grande famille des joueurs d’échecs mette enfin en place (rationnellement et cordialement, voire fraternellement !) des Etats Généraux oů il serait question de Ť développement durable ť pour la Fédération ?

 

Jean-Claude MOINGT : Nous avons prévu d’organiser, comme tu dis, les Ť Etats Généraux ť de la FFE, mais lŕ encore, cela ne se prépare pas comme cela, il faut un peu de temps pour tout mettre en place. Le projet est entre les mains de Joanna Pomian, notre Secrétaire Générale.

 

Francis DELBOE : il n’est probablement pas facile d’ętre président chez les joueurs d’échecs, surtout en France ! Eprouves-tu, comme certains de tes prédécesseurs, le sentiment d’ętre ŕ la tęte d’une tribu de gaulois pétillante et intéressante…mais qui n’est pas toujours facile ŕ gérer J ? Aprčs deux années, ne regrettes-tu pas parfois de t’ętre jeté dans cette arčne ?

 

Jean-Claude MOINGT : Je suis quelqu’un qui positive et malgré certaines difficultés, j’essaye de rester solide. C’est toujours facile pour ceux qui ne font rien, et ne feront jamais rien, de critiquer. Tu sais, je tourne dans beaucoup de tournois, je rencontre du monde et je sais que notre action est saluée par une trčs grande majorité de joueurs et de dirigeants. Lors de la derničre AG, plus de 80% des votes, en moyenne, ont salué la politique que nous menons. Et je ne suis pas allé ŕ la chasse aux pouvoirs, car c’est contraire ŕ ma façon de concevoir la vie démocratique de la FFE.

Je n’ai pas de baguette magique et tout ne peut pas se faire d’un coup. J’ai été élu pour 4 ans, nous avons encore le temps avant de faire le bilan de notre action, et c’est seulement sur ces bases-lŕ que je déciderai ou non de poursuivre l’aventure.

 

 

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