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INTERVIEW JEAN PEYRIN (président de la C.A.S)

 

Qui ne connaît pas Jean PEYRIN ? Qui n’a jamais croisé cet inamovible et trčs actif membre du Comité Directeur Fédéral ? Entre autre responsabilités, ce fin technicien occupe le poste de président de la Commission d’Appels Sportifs. Et ceci pour la…onzičme saison consécutive ! Respect !

 

 

Francis Delboë : qu’est ce que la C.A.S ? Depuis combien de temps en es-tu le président ?

 

Jean Peyrin : la commission d’appels sportifs juge en dernier ressort les appels concernant les décisions d’arbitre, de directeur de groupe ou de compétition, de Ligue et exceptionnellement, de la commission technique. Elle est composée de cinq membres, dont trois sont arbitres, indépendants de tous les pouvoirs. Je la préside depuis le 1er septembre 1997.

 

Francis Delboë : prenons un exemple : un capitaine d’équipe souhaite déposer un appel ŕ l’encontre de la décision d’un directeur de groupe. Comment s’y prendre ? Quel est le délai ?

 

Jean Peyrin : on doit m’adresser l’appel par La Poste en lettre ordinaire, dans les dix jours suivant la réception de la décision contestée, en joignant cette décision.

 

Francis Delboë : un joueur (simple membre de l’équipe) peut-il lui-męme saisir la C.A.S ?

 

Jean Peyrin : en pratique non, car il faut joindre la décision destinée au responsable du club.

 

Francis Delboë : lorsqu’un litige technique survient en cours de partie, le joueur doit-il continuer sa partie męme s’il est évident ŕ ses yeux que la décision de l’arbitre est erronée ?

 

Jean Peyrin : Il faut toujours continuer la partie.

 

Francis Delboë : depuis que tu présides cette instance, combien d’affaires traites-tu par an, en moyenne ? Comment cela s’organise-t-il ? Le traitement est-il rapide ?

 

Jean Peyrin : en neuf saisons, la CAS a traité 101 affaires dont 85 concernant le Championnat de France des clubs. Contrairement ŕ ce que j’ai vu écrit, la CAS ne rejette pas systématiquement les appels puisque sur ces 101 appels, 63 ont été rejetés, 32 acceptés, 2 partiellement, et 4 déclarés irrecevables.

Je constitue un dossier comportant les rapports nécessaires des parties intéressées, adversaire, arbitre, directeur de groupe, directeur du Championnat, etc., puis l’envoie aux quatre autres membres pour avis. Aprčs confrontation de nos arguments, la majorité l’emporte aprčs que j’ai tenté d’obtenir l’unanimité, ce qui se produit dans plus de 90% des cas. En raison de l’ensemble de ces travaux et aussi de l’afflux massif en début de saison, déjŕ 16 appels depuis le 1er octobre, le traitement d’un dossier peut nécessiter un délai de un ŕ trois mois.    

 

Francis Delboë : La C.A.S refuse-t-elle d’examiner certains litiges ? Des exemples ?

 

Jean Peyrin : en principe non, sauf si le délai est dépassé ou quand exceptionnellement, le litige n’entre pas dans son domaine de compétence, par exemple s’il appartient ŕ la commission technique de décider.

 

Francis Delboë : tu n’es pas arbitre, et te faut présider une instance qui, de temps ŕ autre, est amenée ŕ prendre des décisions qui peuvent aller ŕ l’encontre de celles prises par un Ť homme en noir ť. Est-ce une situation inconfortable ? Tes relations avec le corps arbitral sont-elles bonnes ?

 

Jean Peyrin : j’ai d’excellentes relations avec les arbitres, mais cela n’aucune influence sur nos décisions. Certaines d’entre elles ont été défavorables aux clubs de mes meilleurs amis et męme du président de la Fédération. Nous devons privilégier la justice et l’intéręt général.

 

Francis Delboë : que penses-tu, en général, du travail accompli par le corps arbitral français ? As-tu eu parfois ŕ te plaindre, en tant que joueur, des décisions d’un arbitre ?

 

Jean Peyrin : le travail accompli par le corps arbitral français est exemplaire. La preuve, sur les 101 appels traités, 11 seulement concernaient des décisions arbitrales. Mais c’est aprčs avoir subi des décisions bizarres que je suis entré ŕ la CAS.

Plus généralement, les affaires sont les plus difficiles ŕ traiter lorsque l’application du rčglement conduit ŕ une injustice ou lorsqu’une irrégularité entre deux équipes en pénalise une troisičme au classement. Mais, en me rappelant l’ensemble des affaires, je crois que nous prendrions chaque fois la męme décision aujourd’hui. 

 

Francis Delboë : hormis la présidence de la C.A.S, occupes-tu d’autres fonctions ? Au niveau national ? Au niveau de ta Ligue ? Au niveau de ton club ?

 

Jean Peyrin : outre que je continue ŕ jouer souvent (2590 parties homologuées), je suis secrétaire de l’Échiquier Grenoblois, président de la Ligue du Dauphiné-Savoie, membre du comité directeur de la FFE et de la commission technique, directeur des tournois du Championnat de France individuel.

© Progerix