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Francis Delboë : peux-tu te présenter en quelques lignes ?

 

Jocelyne Wolfangel : mariée, professeur des écoles , mčre de deux enfants, tous deux joueurs d’échecs. Passionnée par notre sport, j’ai intégré l’équipe fédérale en 2001 et je suis Directrice nationale des Féminines  depuis cette date.

 

Francis Delboë : joues-tu encore aux échecs ? Que t’apporte la pratique du jeu ?

 

Jocelyne Wolfangel : oui, je joue toujours avec grand plaisir aux échecs. Je ne peux pas m’en passer ! Tu le sais, Francis ! Je suis  attirée, en priorité, par les tournois rapides mais je participe également aux interclubs et ŕ quelques opens durant l’année. J’aime ce combat sans grand danger que l’on mčne durant toute une partie! J’aime aussi énormément rencontrer des personnes  qui partagent la męme passion que moi.

 

Francis Delboë : comment expliquer la proportion relativement faible de féminines chez les joueurs d’échecs ?

 

Jocelyne Wolfangel : tout d’abord, il faut  dire que la proportion de féminines est d’environ  21%. Elle a progressé depuis quelques années mais nous cherchons ŕ accroître encore les effectifs  féminins. Les obstacles existent cependant .Si chez les plus  jeunes, l’écart entre garçons et filles est peu important, il se creuse par la suite. Beaucoup de jeunes filles, ŕ l’âge du collčge ou du lycée, privilégient leurs études et mettent en suspens leur activité échiquéenne. Pour les femmes, les mčres de famille, c’est le problčme de leur disponibilité qui les  freine un peu. Il faut dire que les horaires d’ouverture de la plupart des clubs ne permettent pas toujours  leur fréquentation par les femmes! Un autre point que je souhaite  souligner est sans doute la place encore insuffisante qui est réservée ŕ nos championnes dans les médias. Chacun connaît l’impact important que peuvent avoir les stars sur les plus jeunes. Un travail de communication est ŕ faire, non seulement en direction des magazines échiquéens mais également du côté des médias féminins en général; cela fait partie des projets de l’équipe fédérale.

 

Francis Delboë : depuis combien d’années es-tu responsable du secteur des féminines au niveau national ?

 

 Jocelyne Wolfangel : comme je l’ai dit, c’est la sixičme année que je m’occupe du secteur des Féminines. C’est une mission ŕ laquelle je consacre beaucoup de temps et d’énergie et qui me plait énormément ! Les contacts avec les joueuses et les dirigeants sont trčs bons.

 

Francis Delboë : quelles sont les principales actions ŕ mettre ŕ ton actif ?

 

Jocelyne Wolfangel : ce qui a été entrepris l’a été, grâce au soutien de l’équipe fédérale. Tout d’abord, en 2001, nous avons mis en place les stages préparatoires aux compétitions internationales pour les joueuses de l’équipe de France. C’est cette męme année que notre équipe de France  féminine a obtenu son premier titre de championne d’Europe, un grand bonheur  pour tous ! Les tournois fermés féminins ŕ normes se sont développés, pour la plus grande satisfaction des  joueuses invitées. Un de mes souhaits a été, également, de travailler avec d’autres femmes représentant leurs ligues, des personnes Ť du terrain ť. La plupart des ligues ont maintenant une responsable du secteur féminin. Elles sont des collaboratrices motivées qui m’aident ŕ mettre en place une politique en faveur des féminines. Les échanges entre nous sont constructifs. En 2002, il m’a semblé nécessaire de mettre en place une structure d’entraînement pour les meilleures jeunes filles de moins de 20ans, les prémices d’un Ť club France ť  féminin. J’ai entrepris, avec le soutien de l’équipe en place, d’organiser des stages d’un week-end, en plusieurs endroits,  pour  ces jeunes filles avec pour entraîneurs, autant de  femmes que d’hommes. A l’époque, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur quelques clubs qui avaient accepté d’accueillir ces joueuses. J’en profite pour les remercier. A présent, l’équipe de France espoir et le Club France offrent aux meilleures jeunes filles comme aux meilleurs garçons, des stages  bien structurés leur permettant de progresser et d’acquérir l’esprit d’équipe. La męme année, consciente de la nécessité de faire venir ŕ la compétition un maximum de femmes, j’ai lancé l’idée de la création d’un championnat de France féminin de parties rapides avec qualification dans chaque ligue. Cette cadence rapide et la durée de cette compétition (une journée pour la premičre phase ) permet une plus grande participation des femmes ŕ une compétition qui se veut avant tout conviviale. Elle permet également la rencontre de joueuses d’âges et de niveaux différents. Pour la cinquičme édition, 439 joueuses, représentant 22 ligues, y ont pris part, cette année! Encourageant , je crois! La finale a  eu lieu ŕ Saint-Quentin (02), chez moi,  les 24 et 25 juin dans une ambiance trčs conviviale. Quarante joueuses y ont participé. L’an dernier, une nouvelle compétition par équipes  est née : le championnat féminin de N2F qui  a permis ŕ 18 nouvelles équipes féminines  de voir le jour. Cette année, elles étaient 26 ! Dans le męme temps, le championnat féminin des clubs de N1F est passé de 8 ŕ 12 équipes. La nomination récente  d’une femme, Christine Flear, au poste de sélectionneuse et capitaine des équipes de France féminines est, ŕ mon avis, un point également trčs positif. Voilŕ quelques-unes des réalisations fédérales, côté féminin !

 

Francis Delboë : quelles sont les compétitions réservées spécifiquement aux féminines ? Est-ce suffisamment varié ?

 

Jocelyne Wolfangel : comme je viens d’en parler, les interclubs féminins et le championnat de France féminin de parties rapides. Je souhaiterais  créer une division supplémentaire pour les interclubs mais il faut un peu de temps !La situation au niveau des régions est-elle satisfaisante, du point de vue de la structuration du secteur des féminines ? La plupart des ligues ont bien saisi l’importance de la structuration du  secteur féminin et les équipes dirigeantes mettent en place des moyens permettant ŕ leurs joueuses de participer aux compétitions et ŕ la formation. Les responsables des Féminines des ligues jouent un rôle important dans la mise en place des projets .

 

Francis Delboë : quels sont tes projets concernant ce secteur ?

 

Jocelyne Wolfangel : le grand projet concerne l’augmentation  du  nombre  de femmes dans notre discipline et   la mise en place de moyens pour les fidéliser. Une réflexion de fond doit ętre menée pour atteindre ces objectifs. La collaboration de tous est nécessaire. Je souhaite étendre les interclubs féminins, faire vivre vraiment  une rubrique Ť féminines ť sur le site FFE, qui permettrait ŕ toutes et ŕ tous d’ętre informés sur les compétitions, les tournois, de mieux connaître nos stars féminines, de lire des reportages sur les évčnements féminins, avec photos ŕ l’appui …

 

Francis Delboë : estimes-tu que les médias échiquéens s’intéressent suffisamment au secteur des féminines ?

 

Jocelyne Wolfangel : Echec et Mat  a fait le premier pas , cette saison, en publiant un trčs bon article de Jérôme Maufras, mais il me paraît essentiel de parler plus réguličrement  des femmes aux échecs dans  les différents médias échiquéens.

 

Francis Delboë : quelle opinion as-tu des arbitres français, en général ?

 

Jocelyne Wolfangel : ce sont des personnes qui possčdent beaucoup de compétences et qui savent généralement  faire preuve de sérénité dans les situations tendues. Certains arbitres ont męme beaucoup d’humour !!! J’ai beaucoup d‘ami(e)s arbitres !

 

 

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