UN ENTRETIEN AVEC C. BOUTON
Francis DELBOE : premičre question, qui est complčtement indiscrčte : peux-tu tu présenter en quelques lignes, sur le plan professionnel, familial et privé ?
Christophe BOUTON : jai 45 ans dont 30 de compétition aux échecs. Avec un niveau de 2160 et des brouettes au compteur. Cela nest pas un exploit, mais cest bien fait pour moi. Pour le reste, cest long ŕ expliquer, mais on mavait déjŕ interviewé au Cap dAgde, en 1998. Lautre partie de ma bio se trouve sur mon blog, sous la photo (cliquer sur A propos). Jai été journaliste professionnel dčs 1985. Lannée précédente, le journal Actuel mavait envoyé ŕ la recherche de Bobby Fischer alors que jétais encore étudiant. Je me demande encore maintenant comment jai pu réussir ŕ les convaincre. Bref, lhistoire de ce reportage avorté a finalement échoué ŕ Europe Échecs. EE était tenu par un grand monsieur, honnęte, avec un fort caractčre : Raoul Bertolo. En 1984, jai fait des piges ŕ Libé. Jean Hatzfeld était chef des sports. Kasparov montait. Il a fallu que je maccroche et force la porte. Comme pour la chronique cofondée en février 1985 avec Jean-Pierre Mercier, Jeep pour les intimes.
En quelques mots, jaurais dű faire de linformatique. Jai fait du journalisme puis de laudiovisuel via le journalisme et maintenant, maintenant ? Suspense. Cest en deuxičme partie de soirée, dans la question 2.
Sinon, eh bien, je me suis marié en 1998 avec une Kalmouke (si, si !). Nous avons une fille de six ans et demi. Nous sommes maintenant divorcés et jélčve ma fille depuis quatre ans comme un grand. Nous habitons Paris. Elle revoit sa mčre, restée en banlieue parisienne, et tout se passe trčs bien. Je ne vais pas ŕ la pęche ŕ la ligne, jai horreur des sudoku. Je reste un indéfectible lecteur de journaux. Jai été trčs mal éduqué avec le Canard Enchaîné dčs lâge de 14 ans. Je ne pratique plus ni naime plus le foot. Et les parties épiques de squash avec le maître international Nicolas Giffard et le journaliste de Libé Luc Levaillant me manquent : nous avons tous trois lâchement abandonnés ce sport de dingue. Serais-je en train de vieillir, docteur ?
Francis DELBOE : Tu as été le rédacteur en chef dEE, tu as dirigé une collection de bouquins échiquéens, que fais-tu maintenant, ŕ part ton blog ?
Christophe BOUTON : Arbitre ! Je dois siffler. Je dirige toujours la collection des livres déchecs aux Éditions Payot Rivages. Depuis 1987, môssieur. Tu nen as lu aucun ou quoi ? Il y en a pourtant une cinquantaine en vente, grand format et poche. La vraie question, cest que les joueurs de compétition consomment peu de livres. Les acheteurs de livres sont souvent des gens qui ont arręté la compétition. Ce sont aussi des gens qui lisent de la littérature. Ce qui nest pas toujours le cas des joueurs de compétition. Cest passionnant car il faut savoir que Payot a édité André Chéron. Le job, cest de conjuguer la demande de la modernité, lobligation de faire un livre qui ne perde pas dargent et la " patte " Payot. Avec un rythme de deux livres par an, tu comprendras que je naie pas trop de marge de manuvre. Et que pour Payot, cest comme du sponsoring, ils sortent, réimpressions comprises, 400 livres par an.
Sinon, dans le civil, je travaille depuis un peu plus dun an et demi dans une organisation intergouvernementale, ŕ lUNESCO. Avis aux amateurs : jy suis rentré sans piston, simplement avec un CV, en insistant (lourdement) au téléphone et avec un peu de chance. Cest grisant, car je conjugue mon expérience de lécriture, de lédition, du Web, des bases de données/sondages et des langues. Pour de grands projets et de grandes causes. Cest moins stressant que les onze années oů jai été rédacteur en chef dans des mensuels (1992-2002) : dabord ŕ Satellite TV Magazine, aujourdhui disparu, puis ŕ Europe Échecs dont je ne souhaite pas quil subisse le męme sort.
Francis DELBOE : Sgrongneugneu, moi je les aime bien les journalistes professionnels, mais quand męme, de temps en temps, vous écrivez vous aussi de belles conneries ! Exemple récent, sur ton blog : ça veut dire quoi ce " zzzz la Fédération " ŕ propos de la restauration de la tombe dAlekhine ?
Christophe BOUTON : Dabord je réponds ŕ la question en surface. " Fédération zzzz " voulait dire que la fédération navait rien fait pour la tombe dAlekhine. Je savais parfaitement que ce nétait pas tout ŕ fait exact car elle a lancé des appels etc. mais le point final, cest quand męme lambassade de Russie qui a payé et organisé. Tu sais, sur ce genre de dossier, il faut passer du temps au téléphone, relancer, rencontrer les bonnes personnes. De plus, je comprends tout ŕ fait que cela nait pas été, ŕ lépoque, une priorité de la Fédé. Par contre, si son action a vraiment été plus que ça, pourquoi ne pas le dire ? Capito ? Tu vois comme cest long ŕ expliquer quand on veut sappliquer ? Beaucoup trop de lignes sur un écran dordinateur. Les internautes décrochent.
Avec le blog, il faut faire court et percutant : sujet, verbe, complément, paragraphe. On va au résultat quitte ŕ tordre la réalité puisque justement, les gens peuvent réagir ŕ la note. Ensuite on développe. Et puis un blog, cest pas un journal et je ne suis plus vraiment journaliste, alors
Mais dailleurs, pourquoi était-ce une " çonnerie " ? Cest le manque de précision ou le fait de moquer la fédé qui ta chatouillé ? Tiens au fait, toi qui vas souvent aux réunions fédérales dans lhôtel proche de la gare Montparnasse et encore plus proche du cimetičre Montparnasse, zętes allés voir la tombe du pčre Alexandre au moins ?
Francis DELBOE : Non, nous navons jamais laissé dormir ce dossier. Au contraire ! Ta réaction, qui est sincčre, démontre ŕ quelle nous étions nullissimes en matičre de " com " au sein de lancienne équipe. Cétait lun de nos gros points faibles. Il y a eu plutôt un bon suivi de ce dossier de la part du Bureau Fédéral (devis, contacts réguliers avec les Services du Conservateur du Cimetičre, relances sous diverses formes, etc). Le fait que la F.F.E nait pas eu ŕ mettre la main ŕ la poche est une victoire. Les services culturels de lAmbassade de Russie sont efficaces. En revanche, au sein de la FFE, sans entrer dans les détails, il y avait des personnes qui râlaient ŕ lidée de dépenser les sous des licenciés pour restaurer la tombe. Je me suis męme pris quelques marrons en pleine poire ŕ ce sujet (bon, normal, ça fait partie de la rčgle du jeu), on ma dit que je ferais mieux de mintéresser aux jeunes plutôt quaux tombeaux, jen passe et des meilleures.
En souvenir d'Alkhine, depuis le lancement de mon site, le nouveau monument funéraire figure dans ma page " photos " (rubrique : divers). En réponse ŕ ta derničre question : depuis janvier 2005, je ne participe plus ŕ aucune réunion de dirigeants, mais je peux te dire que presque ŕ chaque fois que jallais au Parnasse, je passais par le cimetičre. Il mest arrivé de fleurir la tombe, ŕ titre personnel, aprčs un passage chez le fleuriste de lAvenue du Maine. Un jour, je suis męme tombé sur
Jacques LAMBERT, lancien président fédéral.
Mais revenons ŕ quelque chose de plus vivant : nos questions. Avec lextraordinaire montée en puissance de la Net Communication, de nombreux amateurs (jen suis !) jouent ŕ " faire de linfo ". Ton opinion ?
Christophe BOUTON : Pour ętre franc, jai regardé tout de suite les blogs de haut. Sans chercher ŕ comprendre. Libé, les journaux de la droite-caviar et de la gauche-caviar nous gavaient en nous disant que cétait populaire et formidable. Du parisianisme me disais-je. Et puis, jai quand męme surfé par curiosité. Jai vu tout et nimporte quoi. Beaucoup de nimporte quoi. Mais au moins, les gens se défoulent et sexpriment. Finalement, le taux de pénétration de lADSL progressant en France, les connectés et donc les blogueurs ont augmenté. Résultat, ils court-circuitent complčtement les réseaux officiels. Ce que je dis est évident, mais je pense que grâce ou ŕ cause de la blogosphčre, la profession de journaliste subit une petite révolution. Un peu comme quand cette męme profession a fait de la résistance pour adopter les courriels. Avec le résultat que lon connaît maintenant. Je puis taffirmer que nombre de journalistes en place dans les journaux ne sen remettent pas : des amateurs meilleurs queux, menfin !
Sur le plan des échecs, je nai surfé quen surface. Pas en profondeur avec le tuba et le blogue-notes pour en parler comme il faut. Mais daprčs ce que jai vu, cest monstrueux, on trouve de tout, et ça explose dans tous les pays : Amérique Latine, Russie, Allemagne. On peut y passer des heures. Ŕ terme, je ne sais pas sur quoi cela va déboucher, mais je crois que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
En France, la qualité est bonne en général. Les blogs sont tirés vers le haut par les sites généralistes comme notzai, echiquier-nicois, europe-echecs ; le blog est un outil idéal pour le monde associatif. Bon, jarręte de faire le donneur de leçon. Jai attrapé cette maladie assez jeune, mais je suis en voie de guérison.
Francis DELBOE : parlons revues échiquéennes. Chacun le sait, les questions portant sur Échec et Mat sont ŕ éviter quand on bavarde avec moi. On parlera donc dautre chose. Au hasard, Europe-Échecs ! Cest quoi, un idiot utile ?
Christophe BOUTON : dans la bouche de Lénine, lexpression d"idiot utile" renvoyait aux intellectuels de gauche occidentaux dont la défense enthousiaste du régime soviétique rendait bien service ŕ la cause de la révolution dOctobre. Maintenant, je te laisse deviner qui est lidiot utile et qui est Lénine dans la note en question. Allez, un indice : Jean-Claude Moingt madresse la parole sans aucun problčme !
EE maintenant. Mouais
par quoi commencer ? Dabord les faits : jai été " licencié économique " en avril 2002 par la société Échecs Promotion Organisation. Cette société éditait le journal Europe Échecs. Elle a ensuite été mise en liquidation judiciaire quand le MI François Chevaldonnet, licencié avant moi, sest présenté avec une décision de justice en sa faveur et un gros chčque ŕ encaisser. Je note que cette société nest pas dans " lhistorique " du site dEE
Jen souris
Heureusement, une autre société, Promotion Jeux de lEsprit avait été créée avec une autre actionnaire principale dans les męmes lieux, ŕ la męme adresse ! Avec les męmes personnes faisant le męme travail. Sans Cheval et sans moi donc. Cest cette société qui édite aujourdhui Europe Échecs. Que dire dautre ? Ah oui ! Bachar Kouatly sest toujours débrouillé pour navoir aucune responsabilité juridique dans ces deux sociétés. Dans la premičre, sa femme était actionnaire majoritaire. Elle signait dans EE de son nom de jeune fille, Anne Geritzen. Je la remercie au passage, au nom de nombreux lecteurs, davoir cessé ses entrevues exécrables avec des personnalités. Dans la seconde société, lactionnaire majoritaire est la femme de Grégory Vanobbergh née Sandrine Mélanjoie. Inconnue au bataillon des licenciés. Elle est juste " femme de ". Plus exactement " belle-fille de ". Et bibliothécaire dans le civil, tu imagines ?
Grégory Vanobbergh, cest qui ? Eh bien, cest le fils de Mme Kouatly née Geritzen. Un brave gars au départ. Jai passé des heures ŕ blitzer avec lui et ŕ me marrer. Il faisait et fait toujours la maquette dans Europe Échecs. Et bien dautres choses. Il se sentira sűrement mieux dans sa tęte quand il aura trouvé les ciseaux pour couper un double cordon ombilical croisé avec des intéręts financiers
Bref, tu las compris, cest une affaire de famille oů Kouatly contrôle tout mais na aucune responsabilité juridique. Il travaille gratuitement le pauvre. Et ose lécrire dans ce qui nest pas, juridiquement, " sa " revue. Ah ! joubliais, ils ont Jean-Michel Péchiné, un plumitif, pitre ŕ ses heures. Si tu voyais comme il se la pčte auprčs des organisateurs ou des grands maîtres ! Sa tęte a pris quelques centimčtres en largeur. Dommage, javais bien aimé son livre sur lhistoire des jeux. Il aurait dű rester dans ce rayon. De plus, il sengueule avec Grégory. Ambiance
Enfin, pour tous ceux qui iront au championnat de France ŕ Besançon, je les invite ŕ visiter EE. Les locaux sont assez nazes, et cest décevant. Tu fantasmes sur une revue pendant des années. Et quand tu arrives, tu te retrouves dans un appartement aménagé en entreprise. Mon bureau était dans ce qui aurait pu ętre la chambre des gosses, avec vue sur la voie ferrée, ŕ 20 min ŕ pied de " La Boucle ", le centre de " Bezak ". Javais eu cette impression terrible quand javais visité EE la premičre fois, du temps oů monsieur Bertolo mavait accueilli. Respect ŕ ce grand bonhomme qui avait une sacrée tęte de lard. On sest quittés fâchés dailleurs car je considérais quil exploitait Sylvain Zinser. Et je le lui avais écrit.
Cest dommage que tu ne veuilles pas parler dÉchec et Mat. Sache que jai déposé ce titre ŕ lINPI en 1992 dans la catégorie des publications ! Et puis, je nai jamais rien fait avec, et encore moins quand la Fédé la utilisé pour monter une vraie revue. Sur le fond, je pense que la Fédération a fait une erreur en lâchant récemment E&M. Męme si la concurrence est infime, la coexistence de deux revues ne peut profiter quaux deux dun point de vue commercial. En situation de monopole, tu es condamné ŕ lexcellence. Ou condamné tout court. Dans le cas dEE, si jen crois les chiffres que je me suis procurés, les indices dans les librairies spécialisées et radio tam-tam, la condamnation. Objectivement, cest un peu normal, ŕ force de prendre les lecteurs pour des pions, il y a un moment oů la force de lhabitude est vaincue par la désillusion ou pire le désamour. Doů lillusion graphique récente sur le Web sur le mode de " tout va trčs bien madame la Marquise ".
Ŕ part cela, je nai pas bien suivi le pourquoi du comment des abonnés transférés, du supplément fédéral dans EE. Je nai pas pris le temps de lire laudit ŕ ce sujet qui dailleurs, devrait ętre téléchargeable sur le site fédéral au nom de la transparence. Personnellement, jai de bonnes raisons de penser que tous ces accords ont été préparés de longue date. Pour info, le rédacteur de laudit est lancien compagnon de route de Laurent Verat dans laventure de sa revue/bulletin de tournois Top Échecs. Et cet audit est trčs bien fait. Jai découvert en le lisant les pertes de temps et dénergie au sein du secrétariat de la Fédération, cest assez effarant.
Francis DELBOE : Toi qui as été champion du monde des journalistes grâce ŕ Kirsan, je trouve que tu es bien méchant avec ton bienfaiteur. Allons bon, plus sérieusement : alors quapproche le jour J, peux-tu nous donner ton sentiment ŕ propos des deux listes ? Ton pronostic ? (NB : cet entretien a été réalisé quelques jours avant l'élection FIDE du 2 juin 2006)
Christophe BOUTON : Kirsan, un bienfaiteur ? Écoute, mon ex-belle-mčre vit en Kalmoukie, je connais bien la vie quotidienne lŕ-bas, męme si je ny ai pas remis les pieds depuis dix ans. Mais tous les Kalmouks savent de quoi ce type est capable. Moi, je trouve que les joueurs déchecs sont trop sympas avec lui. Affaire de point de vue.
En 1998 ŕ Lausanne, jai gagné 9000 dollars en cash. Dans un (unique) championnat du monde des journalistes. Tournoi grotesque, cela ma payé
mon mariage. Mes scrupules déontologiques ont été effacés par les bulles de champagne et les billets verts. Jai acheté a tempo dix bouteilles pour la salle de presse. Et un costume, car je croyais ŕ tort quil y aurait une cérémonie. Ce qui ma le plus fait plaisir, cest que je nai battu que des Russes. Et des costauds. Jexpliquerai le " on " et le " off " de ce tournoi dans une prochaine note sur mon blog.
Sur les élections, je crois que le mieux est daller sur place pour se faire une idée. Tout ce que tu lis sur le Net, tu peux loublier, cest 100 % intox. Et en plus, les informations publiées sont codées, elles ne sadressent quaux votants. Il faut savoir que de nombreuses voix seront achetées. Le cours va monter trčs haut dans les derničres heures puisque un pays égale une voix. Mon pronostic, cest quŕ ce jeu-lŕ, Bessel Kok nest pas favori. Dautre part, lapparition dune troisičme liste ŕ raccroc présentée par un membre de la liste Kirsan laisse présager des coups tordus. Kouatly, y figure
pfff.
Quel que soit le vainqueur, la FIDE mettra de nombreuses années ŕ recréer un climat de confiance dans la presse écrite. Il y avait un systčme de matches au sommet que Kasparov a détruit ŕ Londres, en 1993, avec son match privé avec Short. Il le regrette aujourdhui dans un récente interview en Grčce et " en creux " avec ses bouquins sur ses " prédécesseurs ". Je défie quiconque de me citer la liste des champions du monde dans le bon ordre depuis 1990. Derničre sinistre farce : la clause du joueur ŕ plus de 2700 qui peut défier le champion du monde sil amčne un million de dollars. Je renvoie ces joueurs aux délicieuses correspondances entre Capablanca et Lasker.
Francis DELBOE : Tes interviews fictives de Kirsan et Bessel sont des merveilles. Je ne me lasse pas de les relire, jadore ! Vas-tu nous en servir dautres de la męme veine ? Si oui, qui ? Tu ne crois pas quau sein du microcosme français, il y a des interviewés putatifs de premier choix ?
Christophe BOUTON : Figure-toi que cette idée mest venue un mercredi matin en marchant. Je lisais avidement dans Le Canard Enchaîné linterview (presque) fictive du Général Rondot ŕ propos de laffaire Clearstream. Jai donc fait un copié/collé sur le " concept " histoire de faire marrer quelques internautes. Précision idiote : relire mes çonneries me fait également rire. Cest dramatique ŕ mon âge.
Pour les premiers choix, il y a évidemment le président de la Fédération Française, Jean-Claude Moingt. Comme dirait Drucker, " Jean-Claude, si tu me lis, je te salue ". En fait, je nai pas vraiment fait de plan, je blogue ŕ linspiration. Mais tous les bons clients passeront ŕ la moulinette : Lautier, Bacrot, Verat, Kouatly
non pas Kouatly comme dirait Coluche. En fait la liste na pas dimportance, lessentiel, cest de faire comme un bon journaliste : dire et écrire " nimporte quoi ", nest-ce pas ?
Francis DELBOE : Joues-tu encore aux échecs ?
Christophe BOUTON : fallait pas mla poser celle-lŕ ! Réponse : oui, un peu en équipe et avec de mauvais résultats ces deux derničres années. Jaimerais trouver le temps de me remettre aux open. Mais vu ma situation professionnelle et familiale, je devrais me pencher vers la correspondance ! Dailleurs, jai testé, mais il faut savoir quen temps cumulé, cela prend beaucoup plus dénergie et de temps quun open. Et puis, je préfčre tellement le combat dhomme ŕ homme ŕ la table. Ou dhomme ŕ femme, de toute façon, je ne joue que contre les pičces. Cela dit, la " gnaque " revient. Curieusement, le blog ma redonné envie de jouer. Cest aussi et sűrement parce que cela va mieux dans ma vie, tout simplement.
Francis DELBOE : Pourquoi tu nes pas arbitre comme tout le monde ?
Christophe BOUTON : Jattendais cette question de pied ferme ! Si tu mavais posé la question il y a vingt ans ou plus, je taurais répondu : car je ne suis ni retraité ni salarié ŕ la SNCF ! Eh oui, ŕ lépoque, des gars comme feu Lamelin (si tu me vois doů tu es
) arbitraient dans toute la France car ils ne coűtaient rien aux organisateurs. Mes premičres impressions sur les arbitres, cétait lamateurisme. Beaucoup ne savaient pas ou peu jouer. Les appariements étaient faits ŕ la main avec beaucoup derreurs etc. Je pourrais te raconter mille anecdotes dudit Lamelin ou de bien dautres. Autre chose : tous sécrasaient devant un fort joueur, męme et surtout quand il avait tort, notamment dans les blitz (Chély Abravanel, je te salue en passant pour tes talents de manipulateur). Quand jétais djeuns, je jouais le samedi au foot (on respectait les arbitres) et le dimanche aux échecs. Et cette attitude pleurnicharde de contester une décision darbitrage aux échecs, ça me donnait
des boutons ! Bon et puis il faut voir, trčs souvent, larbitre était aussi organisateur. Il ny avait pas beaucoup de tournois comme maintenant.
Alors, pourquoi ętre arbitre ? Franchement, ça ne ma jamais intéressé au point de my investir. Jai quand męme épluché les nouveaux rčglements pondus par les Congrčs FIDE dans les années 1986-1992, du temps oů jétais chroniqueur ŕ Libération. Lŕ oů le " corps arbitral " (je ne sais pas pourquoi, cest une expression que je déteste) a commencé ŕ mintéresser, cest quand vous avez sorti votre Bulletin des arbitres français, le BAF. Cest vrai que je me devais de le lire puisque je bossais ŕ EE. Jai commencé ŕ picorer des trucs intéressants. Cest lŕ oů vous, les arbitres, vous mépatâtes (tu mexcuses pour celle-lŕ !). Plus sérieusement, je crois que tu en étais le rédacteur épatant. Depuis, eh bien, je me tiens au courant en quelques clics sur ton site. |