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 Entretien N°18 : Michel NOIR (Dr en sciences de l'éducation)

 

Michel NOIR, Docteur en Sciences de l’Education, fut durant un certain temps Maire de Lyon lorsque ce club était un grand d'Europe ! Michel NOIR est aussi un trčs bon joueur d'échecs. Quand il pratiquait la compétition, il avait un classement qui correspondrait aujourd’hui ŕ celui d’un solide joueur international doté de plus de 2000 points ELO FIDE. Puis, pour diverses raisons, il a quitté le jeu d'échecs ainsi que la scčne politique et a brillamment soutenu une thčse en sciences de l'éducation. Découvrez l'un des fruits de ses travaux ici :  http://www.happyneuron.com/HappyNeuron/def_visit.asp

On se souvient de la sortie de la méthode "Roi 64, bon aux échecs, bien dans sa tęte" défini ainsi par Michel NOIR : "apprendre ŕ jouer aux échecs pour transférer les habiletés intellectuelles ainsi acquises pour progresser dans différents domaines". Depuis, de nombreux autres outils dignes d'intéręt ont été développés par sa Société, S.B.T.                                       Francis DELBOE

 

 

Francis DELBOE : qu’est ce que le programme " happyneuron " ?

 

Michel NOIR : le programme Happyneuron est le premier programme d’entraînement du cerveau. Il permet d’entraîner les principales fonctions du cerveau, comme la mémoire, grâce ŕ plus de 50 exercices variés. Il est destiné ŕ tous les âges et offre un contenu réguličrement mis ŕ jour. Il propose un entraînement ludique ŕ pratiquer 3 ŕ 4 fois par semaine par séances de 10 ŕ 45 minutes. De nombreux modes de jeu et de difficultés sont disponibles pour varier chaque exercice et faire travailler le cerveau de façon amusante et captivante. Le programme contient des outils de supervision pour guider l’utilisateur, ainsi qu’un agenda, un suivi de parcours et une évaluation des performances.

 

Francis DELBOE : Votre Société (SBT : Scientific Brain Training) est animée par un docteur en médecine, un docteur en sciences de l’éducation et un docteur en informatique. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

 

Michel NOIR : C’est effectivement de la rencontre de trois spécialistes qu’est née notre société SBT et l’ensemble de nos produits, dont le programme Happyneuron. Le docteur Bernard Croisile, neurologue des Hôpitaux et chef du laboratoire de Neuropsychologie de l’Hôpital Neurologique de Lyon, supervise toute la partie scientifique de nos produits ainsi que le Département de Formation, Franck Tarpin-Bernard, docteur en informatique, coordonne les projets liés aux départements " Gestion des opérations " et " Recherche et Développement " de notre société. Enfin, j’apporte ma contribution dans le domaine de la didactique en tant que docteur en sciences de l’Education, et supervise les départements " Administratif et Financier " et " Commercial " dans le cadre de mes fonctions de Président " Business Development " de la société. C’est cette complémentarité des domaines de compétences qui fait toute la richesse de nos produits.

 

Francis DELBOE : Qu’appelle-t-on " Q.I " ? Qu’appelle-t-on " Q.C " ?

 

Michel NOIR : Le Q.I ou quotient intellectuel est employé depuis 1912 par Binet pour désigner les tests d'intelligence ou le résultat obtenu ŕ un de ces tests. Ce sont des tests psychométriques de mesure d’efficience mentale dans lesquels les réponses sont chronométrées. L’âge est pris en compte pour le calcul du QI. Ils se veulent correspondre ŕ une approche objective et équitable de la personne. Toutefois les tests de QI ne donnent une image que d'une partie de ce qu'on entend communément par " intelligence ", celle qui serait surtout basée sur le raisonnement logique.

Or, l'intelligence ne se limite pas ŕ la seule logique abstraite. Plus complet que le QI, le QC ou quotient cognitif évalue les 5 facettes principales de l’intelligence, les 5 fonctions de haut niveau que sont le langage, l’attention, la mémoire, le visuo-spatial et le raisonnement. Il correspond ŕ un instrument de mesure scientifique et objective, car il permet un chiffrage de la précision et de la justesse des réponses de la personne.

 

Francis DELBOE : des articles scientifiques prouvent la pertinence du concept d’entraînement cognitif. Votre programme permet-il de renforcer nos points forts et de combler nos faiblesses ? Qu’apporte un tel entraînement ? Quel est le profit que peut en tirer un joueur d’échecs dans la pratique de son sport ?

 

Michel NOIR : effectivement, les travaux scientifiques montrent qu’il est possible d’améliorer ses fonctions cognitives, comme par exemple sa mémoire de travail, par des exercices d’entraînement (cf. article de Olesen et collaborateurs paru dans Nature Neuroscience, 2004). Mais l'entraînement n'est efficace que s'il n'est pas routinier : il faut donc diversifier les exercices ! Notre programme est doté d’un superviseur qui permet ŕ chaque utilisateur d’effectuer un entraînement personnalisé tenant compte de ses points forts et de ses points faibles dans les différents secteurs cognitifs. Le superviseur sélectionne ŕ chaque fois l’exercice et le niveau de difficulté qui sont les plus appropriés pour permettre un entraînement efficace et un progrčs des performances de l’utilisateur dans les domaines cognitifs qui sont le moins maîtrisés. L’intéręt de l’entraînement est donc d’améliorer les capacités cognitives ou de les maintenir ŕ un bon niveau. Améliorer, grâce ŕ des exercices d’entraînement, sa mémoire de travail par exemple est bénéfique pour l'aptitude ŕ raisonner, ŕ résoudre des problčmes et ŕ apprendre. L’amélioration de chacune des fonctions cognitives a donc un intéręt dans la vie quotidienne. Par ailleurs, l’entraînement des capacités cognitives, lorsqu’il est régulier et varié, permet de maintenir une réserve cognitive qui constitue un facteur de prévention du déclin cognitif et du risque Alzheimer. De nombreuses capacités cognitives sont impliquées dans la pratique du jeu d’échecs : l’imagerie mentale (qui permet d’anticiper les coups ŕ jouer sans déplacement physiquement des pions), la mémoire de travail (qui permet l’exploration des mouvements potentiels, l’évaluation et le calcul du bon coup), la mémoire ŕ long terme (qui permet d’encoder une position réelle ŕ partir du sens de sous-ensembles de pičces liées entre elles ŕ aptitude au chunking)… On voit donc directement l’intéręt de l’entraînement cognitif pour les joueurs d’échecs.

 

Francis DELBOE : Que faut-il penser des " produits-miracles ", ŕ base de tisanes ou de produits divers dont les publicités affirment qu’ils améliorent notre mémoire ainsi que nos capacités intellectuelles ?

 

Michel NOIR : Au niveau des produits naturels, une étude récente (voir revue "The journal of Alzheimer’s Disease" vol8(3), (2006), vient de révéler que de manger des pommes et boire du jus de pomme permettraient d'améliorer les problčmes de mémoire survenant avec l’âge. Cette consommation protégerait de l'oxydation - et donc du vieillissement - des cellules qui contribuent ŕ la perte de la mémoire. Une pomme ne suffirait pas, mais 2 ŕ 4 pommes ainsi que 2 ŕ 3 verres de jus de pommes par jour seraient nécessaires ! De la męme maničre, un article paru en septembre 2005 dans la revue The Journal of Neuroscience relate qu’un antioxydant contenu dans le thé vert peut protéger le cerveau de la destruction de la mémoire causée par la maladie d’Alzheimer. Toutefois, boire du thé vert ordinaire ne conduirait pas ŕ une réduction des plaques, puisque d’autres ingrédients contenus dans cette boisson bloqueraient les bénéfices de cet anti-oxydant appelé EGCG.

 

Francis DELBOE : Jouez-vous encore aux échecs ? Que vous a apporté et que vous apporte la pratique du Roi des Jeux ?

 

Michel NOIR : Je joue assez réguličrement sur internet avec l’un de mes fils ou d’autres joueurs. C’est pour moi une maničre d’abord de me divertir, ensuite d’entraîner mes capacités de traitement en profondeur et de planification.

 

Francis DELBOE : Votre méthode " Roi 64, bon aux échecs, bien dans sa tęte " a-t-elle atteint la notoriété qu’elle mérite au niveau du grand public ou n’est ce qu’un produit connu seulement des spécialistes ?

 

Michel NOIR : la méthode a été vendue ŕ plusieurs milliers d’exemplaires et continue de bien marcher auprčs du grand public. Le logiciel était disponible dans la grande distribution et le reste toujours dans la boutique de notre site www.happyneuron.com . Nous équipons également de nombreux établissements scolaires avec ce logiciel qui permet le transfert ŕ divers domaines des habiletés intellectuelles acquises par la méthode.

 

Francis DELBOE : Vous avez eu jadis l’occasion d’approcher les plus grands joueurs d’échecs du monde ! Avez-vous quelques anecdotes croustillantes ŕ nous faire partager ?

 

Michel NOIR : Lors d’une simultanée de Boris Spassky avec une cinquantaine de joueurs ŕ Lyon fin des année70, j’ai tenté un sacrifice de pičce, Spassky m’a regardé, étonné, a calé son menton dans l’une de ses mains, a calculé que mon sacrifice était juste, et m’a tendu la main me proposant nulle ! Beau souvenir, non ?

 

Francis DELBOE : C’est l’usage sur ce site : on parle beaucoup…des arbitres d’échecs ! Une anecdote concernant notre vénérable corporation ?

 

Michel NOIR : J’ai battu monsieur Bernard, l’un des arbitres du championnat du monde de 1991 ŕ Lyon ŕ l’issue du match, dans mon bureau de maire de Lyon oů je le recevais avec les autres organisateurs !

 

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