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Michel BOISSEZON

 

Francis : quelles sont les fonctions que tu occupes au sein de ta ligue et au niveau fédéral ?

 

Michel BOISSEZON : je suis actuellement président de la ligue du Languedoc Roussillon. J’ai été élu le 22 octobre  2005 suite ŕ la démission de Jean Azéma et ŕ l’intérim assuré par le vice président Joël Demumieux . Auparavant, j’étais secrétaire général de la ligue. Sur le plan national, je suis membre de la commission de discipline depuis l’assemblée générale fédérale de  2001. J’ai été reconduit par l’AG fédérale de 2003. Mon mandat se terminera avec la prochaine A.G. Je ne souhaite pas continuer ŕ faire partie de cette instance dont les membres seront dorénavant désignés par le comité directeur fédéral sur proposition du bureau fédéral ainsi que le veulent les nouveaux statuts . Personne ne m’a d’ailleurs contacté ŕ ce sujet et c’est trčs bien ainsi. Mon mandat de président de ligue m’accapare déjŕ beaucoup.

 

Francis : Tu es par ailleurs le président de l’association Ť les amis de JCL ť, fondée en juillet ŕ Montpellier. Quels sont les autres membres du Conseil d’Administration ?

 

Michel BOISSEZON : Tu pourrais les citer aussi bien que moi puisque cette association a le privilčge d’avoir pour secrétaire un certain Francis Delboë qui avait toute la confiance de Jean Claude Loubatičre. Le trésorier est Philippe Crespy qui a été dans le passé le trésorier du Club Montpellier échecs et celui de la ligue Languedoc Roussillon lorsque Jean-Claude en était le président. Le vice président est l’ancien président du comité de l’Hérault François Mora. Sa fille , Virginie a été une trčs brillante élčve du professeur JCL. Le cinquičme membre du bureau est statutairement un membre de droit, descendant de Jean Claude Loubatičre en l’occurrence il s’agit de Patrick Loubatičre qui veille ŕ ce que les activités mises en place par l’association ne portent pas atteinte ŕ l’image de JCL. Il possčde un droit de véto . Un chargé de mission est adjoint ŕ ce bureau ,il s’agit de Thierry Gervais qui a travaillé durant de nombreuses années au secrétariat fédéral avec compétence et dévouement .

 

Francis : Pourquoi avoir créé cette Association ? Quel est son objet ? Quels sont les axes de travail ?

 

Michel BOISSEZON : C’est une idée qui m’est venue quelques jours aprčs la disparition de Jean Claude . Avant d’en parler j’ai attendu dans un premier temps que les élections fédérales soient passées car je voulais éviter toute confusion .Ensuite, dans un premier temps, il m’a semblé que cette idée n’intéressait pas grand monde. Je crois qu’il n’y a que toi, Francis qui y a trouvé d’emblée un intéręt, et c’est toi qui m’a relancé quelques mois aprčs, alors que j’étais sur le point de  laisser tomber, croyant que cette envie que j’avais et qui ne pouvait s’exprimer qu’ŕ travers une association et avec le concours de nombreuses personnes n’était pas partagée. Ta relance m’a alors donné une impulsion, j’ai contacté plusieurs amis qui ont alors été d’accord pour que nous fondions cette association. Son premier objectif est d’honorer la mémoire de celui qui fut notre ami, de celui qui a su donner un formidable élan au sport échecs, de celui qui a été un fantastique militant de la cause échiquéenne. A travers ce travail de mémoire nous souhaitons recueillir les témoignages de ceux qui ont connu Jean Claude, de ceux qui ont des anecdotes ŕ rapporter, afin de comprendre comment et dans quel contexte il a construit son œuvre. Nous avons la volonté de créer un espace dans lequel tous ceux qui le souhaiteront pourront s’exprimer, un espace convivial oů nous pourrons échanger dans le respect des rčgles que nous nous sommes fixés. Un espace qui soit un conservatoire pour reprendre le mot d’Eric Prié qui ŕ mon avis est le mot le plus exact, mais un espace qui soit en mouvement car Jean Claude se situait dans l’action et c’est lŕ le deuxičme objectif : faire vivre l’esprit qui a été le sien en  respectant ses valeurs dominantes : disponibilité, désintéressement, générosité, ŕ nous de nous doter de compétences pour les mettre au service du sport échecs, ŕ nous de mettre en place petit ŕ petit des structures qui aideront ŕ son développement. Le troisičme objectif est d’ętre un laboratoire d’idées novatrices, ŕ nous de nous montrer inventifs. Il faudra de la patience et de la persévérance pour que tout fonctionne mais les noirs n’ont pas appuyé et les pendules ne tournent pas, notre association s’inscrit dans le durée, pour tout réaliser, nous prendrons le temps qu’il faudra.

 

Francis : pourquoi commencer dčs ŕ présent ce travail en la mémoire de Jean-Claude ? Son décčs date d’avril 2004. Peut-on déjŕ avoir le Ť recul de l’historien ť ?

 

Michel BOISSEZON : Si quelqu’un veut un jour faire un travail d’historien, il faudra bien qu’il ait des éléments . Il vaut mieux recueillir des témoignages avant que le temps ne les emporte ou ne les déforme .

 

 

 

Francis : Cette Association est-elle liée ŕ la F.F.E d’une maničre ou d’une autre ?

 

Michel BOISSEZON : Ť L’Association Ť les amis de JCL ť n’est pas une entité membre de la Fédération Française des Echecs, elle n’a pas ŕ apporter d’appréciations publiques ni ŕ prendre position sur la conduite des activités de cette Fédération Sportive. Les dirigeants de l’Association ne sont pas autorisés ŕ donner des indications de vote au nom de l’Association lors des élections de cette Fédération Sportive et de ses organes déconcentrés, ligues régionales ou comités départementaux ť. 

Je viens de citer un point du rčglement intérieur que les fondateurs ont tenu ŕ préciser. J’ajoute que comme je l’ai indiqué précédemment, le membre de droit pourrait ŕ tout moment exercer son droit de véto si une dérive se dessinait. Cette attitude est une garantie d’ouverture et d’indépendance pour l’association Ť  les amis de JCL ť qui ne s’enlisera pas dans des polémiques inutiles. Chaque adhérent de notre association conserve bien entendu sa liberté d’expression et d’action ŕ titre personnel.

 

Francis : Comment en devenir membre ?

 

Michel BOISSEZON : Pour en devenir membre, il faut adresser une demande ( voir pičce jointe ) au secrétaire  Francis Delboë  accompagnée d’un chčque de 10 euros qui représente le montant de la cotisation annuelle . Le secrétaire consulte les membres du bureau pour savoir si le demandeur est accepté. Si tous sont d’accord, il devient membre de l’association .

 

Francis : Une personne morale (un club d’échecs par exemple) peut-elle adhérer ?

 

Michel BOISSEZON : Oui, dans les męmes conditions (voir pičce jointe). Elle est alors représentée par son président.

 

Francis : On vous savait trčs proches tous les deux. Tu as beaucoup compté pour lui, et je sais que tu fus toujours ŕ ses côtés quand il a eu besoin de toi, notamment en certains moments trčs difficiles des deux derničres années de sa vie. On n’en sort pas indemne, j’en sais quelque chose. En ce qui te concerne, les cicatrices sont-elles fermées ?

 

Michel BOISSEZON : Hier soir, j’assistais ŕ un spectacle sur Georges Brassens, au théâtre de Sčte.

J’avais lu tes questions avant de m’y rendre. La réponse est dans Ť les copains d’abord ť: jamais au grand jamais son trou dans l’eau ne se refermait. J’ai mis longtemps ŕ comprendre et ŕ apprécier Jean-Claude, il nous a fallu environ dix ans pour nous tutoyer. C’était quelqu’un qui ne se livrait pas facilement, quelqu’un qui se protégeait et qui pourtant prenait des risques. Ensuite, une estime réciproque puis une véritable amitié sont nées, nous aimions ętre ensemble, c’était pour moi comme un grand frčre. Si j’ai pu l’aider c’est essentiellement sur ce plan lŕ. Bien sűr, lorsqu’il avait besoin d’un coup de main il pouvait compter sur moi mais nous n’étions pas d’accord sur tout au niveau des échecs et il m’est arrivé de refuser d’effectuer certaines choses. Il ne parlait pas de sa maladie ŕ grand monde. Je respecterai sa volonté et garderai pour moi ce que je sais. Je voudrais simplement dire qu’il a démontré une capacité de résistance et une volonté hors du commun. Il a donné tout ce qu’il a pu au sport échecs, jusqu’ŕ l’extręme limite de ses forces. Je ne connais personne d’autre qui serait capable de cela. J’ai eu le privilčge d’ętre prčs de lui dans des moments terribles, des moments oů il savait garder sa dignité, des moments oů il continuait ŕ contrôler la situation, des moments oů il ne se laissait pas aller, des moments oů il maîtrisait tout, en pleine conscience. Jamais cela ne s’effacera de ma mémoire. Il a été autre chose qu’un immense dirigeant échiquéen, il a été un homme avec un grand H . Ceux qui l’ont vraiment beaucoup aidé lorsque ses forces ont décliné, ceux qui lui ont facilité la tâche, ceux qui ont adouci sa fin de vie, bien plus que moi, ce sont les employés de la fédération. Il y a eu aussi quelques personnes du club Montpellier échecs qui ont été trčs prčs de lui, qui j’en suis sűr, ont été comme moi impressionnées par son énorme volonté et par sa détermination qui n’a jamais vacillée .Ces moments lŕ , comment veux-tu qu’on puisse les oublier un jour ?

 

Francis : La disparition de JCL fut une catastrophe pour le club de Montpellier, dont tu es membre. Comment se porte ce club actuellement ?

 

Michel BOISSEZON : Dans les derniers temps, Jean-Claude utilisait presque toute son énergie pour la fédération. Il laissait les affaires du club de côté mais personne ne s’en est vraiment rendu complčtement compte et personne n’a réagi comme il convenait. Personne n’a vraiment pręté attention aux signaux qu’il lançait lors des comités directeurs du club. Et puis, les amateurs d’échecs préfčrent jouer plutôt que gérer …et puis chacun a ses propres préoccupations. Bref, on a commencé ŕ se rendre compte quelques temps aprčs son décčs que la situation du club était désastreuse. Cependant, si cela a provoqué la fuite de certains, cela en a mobilisé d’autres qui ont apporté leur contribution pour permettre au club de finir la saison. Puis est arrivée l’Assemblée Générale démarrant la saison suivante et lŕ, j’avoue que je pensais que cette Assemblée Générale allait ętre celle qui allait voter la dissolution du club . Alors, un miracle de derničre minute s’est produit, un miracle de derničre minute comme il s’en est produit parfois pour Jean-Claude. Quelqu’un a relevé le défi. Quelqu’un a décidé que ce club devait continuer ŕ vivre. Quelqu’un n’a pas voulu tout abandonner sans résister. Sylviane Milliet s’est dressée. L’espoir est revenu. Sylviane a lutté, quelques uns l’ont aidé, d’autres se sont écartés. Elle s’est révélée ętre la femme de la situation. Elle a beaucoup travaillé, elle a su faire face ŕ la situation catastrophique. Elle a su en un temps record acquérir des compétences qui font d’elle maintenant une dirigeante de haut niveau. Certes, il reste encore du boulot ŕ accomplir pour que Montpellier Echecs ait complčtement la tęte hors de l’eau. Mais quand on se retourne et qu’on voit la distance parcourue, on ne peut qu’ętre optimiste pour la suite. En deux ans, elle s’est formée, elle a su assainir la situation, renforcer les partenariats, conserver une équipe capable de jouer en top 16, une équipe jeunes évoluant dans l’élite nationale, animer la vie du club, développer la présence des échecs dans les écoles, les collčges et les lycées, rendre les locaux plus accueillants. Le redressement est spectaculaire. Elle est reconnue par les responsables des collectivités locales. C’est une réussite exceptionnelle, sűrement unique. Je ne veux pas faire de féminisme mais je suis persuadé que seule une femme avec des qualités de femme pouvait réaliser cela. Avec ŕ sa tęte une telle présidente, le club ne peut qu’aller bien, il y a surtout des perspectives trčs intéressantes qui se dessinent. Encore un petit effort et on va ętre bien .…Tu devrais penser ŕ lui poser quelques questions ŕ elle aussi.

 

Francis :  Le festival de Montpellier porte déjŕ son nom, ainsi que la Coupe nationale des moins de 1700. Y a-t-il d’autres perspectives dans l’immédiat ?

 

Michel BOISSEZON : Il n’y a pas d’autres projets ŕ ma connaissance. J’ai une petite idée que tu me permettras pour le moment de garder en réserve car ce serait prématuré de la dire.

 

Francis : Une derničre question : un site internet Ť les amis de JCL ť ne devrait-il pas ouvrir prochainement  ?

 

Michel BOISSEZON : Internet est le meilleur moyen de communiquer. Notre association s’est dotée d’un site qui devrait ętre rapidement opérationnel. Nous comptons dans nos rangs des adhérents trčs compétents pour le faire fonctionner . demande ŕ  mon ami Francis Delboë de t’expliquer, il maîtrise cela beaucoup mieux que moi. J’espčre que lorsque le moment sera venu, tu indiqueras le lien qui permettra de le visiter.

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