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   Entretien N°17 : Jean-Marie BARRE (Ile de la Réunion) 

 

Joueurdechecs.com : peux-tu te présenter en quelques lignes, notamment sur le plan échiquéen ?

Jean-Marie BARRE : originaire des Deux Sčvres, je réside ŕ la Réunion depuis 1980. J’ai 53 ans. J’ai une formation mécanique et électrotechnique. J’ai enseigné la technologie jusqu’en aoűt dernier avant de prendre une retraite anticipée. Contrairement ŕ la plupart des échéphiles, j’ai connu assez tard notre discipline puisque auparavant je baignais dans le milieu de la moto, principalement du côté organisation, moto-cross, trial et régularité notamment. J’ai quelques championnats de France ŕ mon actif. J’officiais en tant que commissaire sportif (arbitre pour les Echecs) dans les manifestations. J’ai appris seul les Echecs, ŕ partir des rčgles du jeu. Je jouais un peu au lycée. Localement, je m’y suis mis plus sérieusement en 1986, non seulement ŕ la pendule mais également par correspondance (champion de France 2005) et aussi solutionniste.

Joueurdechecs.com : Oů en sont les échecs dans ta Ligue ?

Jean-Marie BARRE : Concernant l’historique, je renvoie au site http://www.liguereunionechecs.com Jusqu’ŕ il y a quelques années, ŕ quelques exceptions prčs, les joueurs métropolitains dominaient notre discipline. Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas. Disons męme que ça s’équilibre. Plusieurs raisons ŕ cela. Souvent les jeunes aprčs le bac poursuivaient leurs études en métropole et comme le taux de chômage est élevé ici, ils restaient en métropole pour des raisons professionnelles. La politique menée permet aux jeunes de progresser plus vite. Les compétitions misent en place les tirent vers le haut. Egalement, de plus en plus poursuivent leurs études ŕ la Réunion, les filičres universitaires s’élargissent.

 

Joueurdechecs.com : Au delŕ de chiffres et des bilans (qui sont indéniablement des éléments qui démontrent la vigueur et la qualité des actions que tu conduis), penses-tu que le roi des jeux dispose d’une belle marge de progression dans cette île merveilleuse ? Vos belles plages et le climat magnifique dont vous profitez incitent-t-ils la population ŕ s’asseoir devant un échiquier ?

Jean-Marie BARRE : La Réunion, comme tout l’Outre Mer d’ailleurs, est une pépiničre de jeunes en devenir. Le soleil est notre principal " ennemi ". De par sa situation géographique et de sa topographie, les sports de neige exceptés, il est possible de pratiquer tous les sports. Face au panel dont ils disposent, les jeunes ont bien du mal ŕ choisir et la fidélité dans la plupart des disciplines n’est pas de mise. Nous avons essayé ŕ l’époque des emplois jeunes en touchant plusieurs milliers d’enfants des écoles, peu ont poursuivi. L’expérience montre qu’impérativement le développement puis la fidélisation des jeunes passent par des projets d’écoles oů les enseignants et le club s’impliquent. Le Club Labourdonnais est en passe de réussir ce projet puisqu’une dizaine d’écoles y adhčre avec le soutien de l’inspection et un tournoi de masse est organisé en fin d’année scolaire. Nous en retrouvons dans les compétitions de la ligue. Nous savons également que des actions isolées existent un peu partout dans l’île, cependant les enseignants ont peur de franchir la barričre scolaire. L’absence de club ŕ proximité y est pour quelque chose. A titre indicatif, pas de club dans le chef lieu, Saint-Denis (130000 h) ni dans la " capitale " du sud, Saint-Pierre (80000 h). La raison en est fort simple. Les joueurs ne désirent pas s’impliquer dans la vie associative autre que " pousser du bois ". C’est dommage surtout qu’ŕ Saint-Pierre par exemple, ŕ une certaine époque, tous les collčges avaient une section Echecs ! Beaucoup aimeraient l’ouverture d’un club, personne ne désire prendre de responsabilité. Nous regroupons un peu moins de 500 membres, ce chiffre pourrait aisément ętre doublé si chacun y mettait du sien…

 

Joueurdechecs.com : Pratique-t-on les compétitions par équipes avec le męme engouement qu’en France métropolitaine ?

Jean-Marie BARRE : Contrairement ŕ la métropole, le nombre restreint de club engendre un obstacle aux compétitions par équipe. Je m’y suis toujours opposé vu la disparité du niveau dans chaque club. Toutefois celle-ci tendant ŕ se réduire, un club s’est proposé de faire un essai l’an dernier. Le comité directeur a unanimement approuvé. Fort de cette premičre expérience elle sera reconduite en fin de saison. Quatre clubs devraient prendre part en souhaitant que le Chikungunya ne vienne pas perturber la compétition car l’accession au championnat de ligue a connu une sérieuse désaffection.

 

Joueurdechecs.com : Peux-tu nous parler de l’open que tu organises chaque année ?

Jean-Marie BARRE : L’open est l’épreuve phare de la ligue. C’est aussi l’occasion de venir aux nouvelles de la vie échiquéenne dans l’hexagone, d’échanger des points de vue sur la presse spécialisée, c’est sympathique. L’idée de Jean Paul Touzé de privilégier les joueurs ayant un classement légčrement supérieur aux meilleurs locaux est excellente. L’élite locale est motivée et les autres joueurs heureux de participer. Combiné avec les rencontres en métropole, ceci a eu pour but de tirer le niveau vers le haut. Quand on pense qu’il y a 6 ans seulement deux joueurs avaient un classement ŕ plus de 2000 contre douze aujourd’hui ! Ceci permet de mesurer le chemin parcouru. Le coűt des billets d’avion et la cherté de la vie sont aussi un frein ŕ la venue d’un plus grand nombre de joueurs. Nous avons d’autres compétitions de prestige dont l’open austral qui se déroule les premiers jours de janvier dans d’excellentes conditions de jeu (salle climatisée, salle de restauration, piscine, tennis… dans un męme lieu) et l’open de l’Océan Indien. Ce tournoi privilégie l’amitié dans la zone océan indien. Les Seychelles et Maurice étaient présents l’an dernier ainsi qu’un métropolitain en vacances. Cette année nous espérons recevoir en plus Madagascar et l’Afrique du Sud, pourquoi pas d’autres pays de l’Afrique de L’Est. La rencontre devrait avoir lieu début aoűt et la semaine suivante la Fédération Mauricienne n’exclut pas la mise sur pied d’une manifestation identique.

 

Joueurdechecs.com : Comment perçoit-on chez les joueurs d’échecs de ta ligue les relations FFE/ Ligue de l’Ile de la Réunion ?

Jean-Marie BARRE : Aprčs une période sombre dans les années 90, les relations se sont considérablement réchauffées ces derničres années. Jean Claude Loubatičre avait compris que nos besoins n’avaient rien ŕ voir avec ceux de la métropole. Ma politique est de privilégier la formation et la FFE avait consenti ŕ nous aider. A partir de lŕ j’ai pu mettre en place des stages dont nous en mesurons aujourd’hui les effets. C’est bien que Jean Claude Moingt poursuive en ce sens. Męme si l’ensemble des stages prévu en mars a été annulé, l’épidémie qui sévit est un véritable fléau, je ne désespčre pas pouvoir d’ici ŕ la fin de l’année les remettre sur pied. Un contingent de DEFFE 1er degré serait bien utile ainsi qu’augmenter le nombre des arbitres qui s’amenuise au fil du temps.

 

Joueurdechecs.com : Que penses-tu de l’arbitrage français ? Combien y a-t-il d’arbitres dans ta ligue ? Estimes-tu que la DNA t’a apporté le soutien dont tu avais besoin ?

Jean-Marie BARRE : Je n’ai pas eu l’occasion de comparer avec les autres pays, dans la zone seule la Réunion a un corps arbitral. D’ailleurs quand ils ont un problčme ils me contactent par email. Néanmoins je peux comparer avec d’autres disciplines, la FFE peut ętre fier de ses arbitres. Lorsque Stephen est venu, il a dű former 8 arbitres, 6 sont encore en activité et hormis moi, ils sont tous joueurs. Donc ce n’est pas toujours facile d’en extraire un du jeu. C’est bien pour ça qu’il faut élargir le corps arbitral afin qu’il y ait au moins 2 ou 3 arbitres par club pour se répartir les tâches. Mon club en comprend quatre et un cinquičme nous rejoindra la saison prochaine. Une dizaine d’actifs serait bien. Ainsi une saison une moitié se dévouerait, la saison suivante échange des rôles. C’est peu demander puisque j’arbitre déjŕ la plupart des tournois lents. En fonction de ce que je viens d’écrire la DNA a rempli la premičre partie de son rôle, il convient de poursuivre. Par ailleurs nous avons été deux ŕ demander une contre correction pour des UV4 et UV5 et aucune réponse ŕ ce jour malgré les relances. Nous prévoyons de mettre en place réguličrement des stages de remise ŕ niveau, un était prévu ce mois-ci mais pour les raisons évoquées plus haut il est remis ŕ plus tard.

 

© Progerix